Tu te demandes ce qu’est la hiérarchie des normes (aussi connue sous le nom de Pyramide de Kelsen) ? Tu es au bon endroit !
Bienvenue à tous les étudiants en droit (mais pas que !) qui cherchent à déchiffrer le mystère de la hiérarchie des normes juridiques.
Nous savons que c’est un sujet ardu, mais ne t’inquiète pas, nous sommes là pour t’aider à le démystifier.
Aujourd’hui, nous allons décortiquer ensemble la pyramide de Kelsen, cette théorie révolutionnaire élaborée par le juriste austro-américain Hans Kelsen.
Tu t’es déjà demandé pourquoi certaines lois ont plus de poids que d’autres, ou comment fonctionne l’ordre juridique ?
C’est ce que nous allons voir maintenant ! 😉
Sommaire
1. Hiérarchie des normes (Pyramide de Kelsen) : définition
Instaurée par le juriste austro-américain Hans Kelsen (1881-1973), la théorie de la hiérarchie des normes a posé le principe selon lequel : l’ordre juridique est structuré et hiérarchisé.
Chaque norme inférieure devant être conforme aux normes supérieures.
2. Pyramide de Kelsen : le rôle
Cette hiérarchie permet d’établir une cohérence au sein du système juridique français, cohérence qui est primordiale dans tout Etat de droit.
Chaque fois qu’une règle de droit est élaborée, le législateur doit tenir compte des normes qui lui sont directement supérieures et s’assurer qu’elle leur est conforme.
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3. Présentation de la hiérarchie des normes en droit français
Le bloc de constitutionnalité : la norme suprême de la pyramide de Kelsen
Hissée au sommet de la hiérarchie des normes, la Constitution du 4 octobre 1958 fait office de norme suprême.
Elle inscrit le droit de chacun à « vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé », elle consacre la notion de « développement durable » et le « principe de précaution ». Elle a reçu valeur constitutionnelle par la loi constitutionnelle du 1er mars 2005.
Par exemple : le droit de grève, le droit d’asile ou la garantie pour la femme de droits égaux à ceux de l’homme dans tous les domaines.
• Les Principes généraux à valeur constitutionnelle : ce sont d’autres principes tirés des textes composant le bloc de constitutionnalité. Par exemple : la liberté d’entreprendre, le respect de la dignité humaine et le droit au respect de la vie privée.
Tous ces principes et objectifs sont dégagés par la jurisprudence du Conseil constitutionnel.
Le bloc de conventionnalité
Le bloc de conventionnalité arrive en deuxième position sur la pyramide de la hiérarchie des normes. Il comprend l’ensemble des règles de droit issues des conventions internationales signées entre les Etats.
Le bloc de conventionnalité comprend deux types de normes :
L’article 54 de la Constitution affirme qu’un traité international contraire à la Constitution ne peut être ratifié sans que celle-ci ne soit révisée.
Selon elle, le droit issu des institutions européennes s’intègre aux systèmes juridiques des États membres qui sont obligés de le respecter.
Dès lors, si une règle nationale est contraire à une disposition européenne, les autorités des États membres doivent appliquer la disposition européenne. Le droit national n’est ni annulé ni abrogé mais sa force obligatoire est suspendue.
Cette primauté est absolue, droits originaire et dérivé seraient non seulement supérieurs à tous les actes des Etats membres mais également à leur constitution !
Autrement dit, une norme européenne peut être écartée si elle porte atteinte à la Constitution. La primauté du droit de l’UE sur la Constitution n’est pas acceptée par le système français attaché à la protection de sa souveraineté.
Le bloc de légalité
Le bloc législatif se situe à la 3ème position dans la hiérarchie des normes.
Ce bloc comporte ainsi plusieurs catégories de lois :
Les principes généraux du droit (PGD)
Les Principes généraux du droit sont des principes non écrits dégagés par le Conseil d’Etat (juge administratif) et qui s’imposent au pouvoir règlementaire.
Ces principes ont donc une valeur importante, l’Administration et plus largement l’Etat doivent s’y conformer, même dans le silence des textes.
Ils ont une place originale dans la hiérarchie des normes puisqu’ils ont une valeur infra-législative et supra-décrétale :
Par exemple, lorsqu’un règlement porte atteinte à une norme, le juge peut dégager un principe général du droit afin de l’annuler.
Le bloc réglementaire
C’est tout en bas de la pyramide des normes que l’on va retrouver : le bloc réglementaire.
Il s’agit de tous les textes qui émanent du pouvoir exécutif (le Gouvernement) et qui doivent respecter la loi, conformément à l’article 37 de la Constitution.
Le pouvoir réglementaire est né avec la Constitution de 1958 avant laquelle le pouvoir réglementaire n’avait qu’une fonction d’exécution des lois, sans aucune autonomie. Désormais, les matières qui sortent du domaine de la loi ont un caractère réglementaire.
Mais alors, que trouve-t-on dans le bloc réglementaire ? 😁
Celui-ci comprend plusieurs types de règlements :
Ils peuvent être réglementaires lorsqu’ils posent une règle générale et impersonnelle ou individuels lorsqu’ils concernent des personnes nominativement désignées (ex : décret de nomination d’un haut fonctionnaire).
▶ Enfin, les décrets simples, eux aussi pris par le Premier ministre, et qui constituent le mode le plus fréquent d’exercice du pouvoir réglementaire.
• Les arrêtés : un arrêté émane d’une autorité administrative autre que le Président de la République ou le Premier ministre : ministres, préfets, maires, présidents de conseil départemental ou de conseil régional. Ils sont inférieurs aux décrets.
• Les ordonnances non ratifiées : lorsque le délai de la loi d’habilitation, que l’on a évoqué au-dessus, est expirée sans que l’ordonnance n’ait pu être ratifiée par le Parlement, celle-ci finit alors dans le bloc règlementaire.
▶Les circulaires : lors de la parution d’un nouveau texte (loi, décret), les circulaires sont prises pour le présenter aux agents qui vont devoir l’appliquer. Elles se contentent d’expliquer sans rien rajouter au texte.
Et voilà, la pyramide de Kelsen a été parcourue de fond en comble ! Tu seras désormais capable de hiérarchiser les différentes normes du droit.
Toutefois, reste une question en suspens…
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On reprend !
4. Pyramide de Kelsen et Contrôle de la hiérarchie des normes
Instaurer une hiérarchie entre les normes n’a de sens que s’il existe un pouvoir de contrôle pour garantir sa bonne application.
Qui contrôle l’application de la hiérarchie des normes ? 😀
Le contrôle de constitutionnalité
Le contrôle de constitutionnalité consiste à vérifier la conformité d’un texte par rapport à la Constitution et le bloc de constitutionnalité. Il est effectué par le Conseil Constitutionnel et est susceptible de concerner aussi bien les traités internationaux que les lois.
S’agissant des traités internationaux : on l’a vu, la Constitution est supérieure aux traités. Le contrôle est effectué tel qu’énoncé par l’article 54 de la Constitution. Si le contrôle décèle une clause contraire à la Constitution dans le traité, la ratification n’est possible qu’après révision de la Constitution.
Ce contrôle ne peut avoir lieu qu’à l’initiative du Président de la République, du Premier Ministre et des présidents de l’Assemblée Nationale ou du Sénat.
Le contrôle de conventionnalité
Le contrôle de conventionnalité consiste à vérifier la conformité des lois aux conventions et traités internationaux.
Cette question concerne les lois qui seraient entrées en vigueur postérieurement aux traités. On admet facilement qu’une loi antérieure soit abrogée automatiquement lorsqu’une norme supérieure entre en vigueur.
Le Conseil Constitutionnel a décliné sa compétence en la matière à l’occasion de l’examen de la loi sur l’IVG du 15 janvier 1975.
▶La Cour de cassation s’est déclarée compétente pour réaliser ce contrôle de conventionnalité : « Société des cafés Jacques Vabre » Cass. 24 mai 1975.
Finalement, le Conseil d’Etat s’estimera également compétent pour réaliser ce contrôle : « Nicolo » CE 20 octobre 1989.
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